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Rencontres ...

De nombreuses partitions d’époque : de Couperin, Lully, Campra, Destouches, Rameau, etc., complétaient cet ensemble.

Les musées de Londres, New York, Chicago, Berlin, Paris et d’autres possèdent de nombreux instruments provenant de ma collection.
Des portraits, des dessins, des gravures représentant les musiciens ou les compositeurs célèbres des XVIe, XVlle et XVIII` siècles figurent dans des collections particulières, ainsi que des motifs décoratifs en bois sculpté, dorés ou peints ayant tous rapport aux instruments de musique, des souvenirs évocateurs de toutes ces périodes durant lesquelles les artisans se plaisaient à parfaire avec goût et conscience professionnelle ce qu’ils entreprenaient…

P.H. – Et comment êtes-vous parvenu à rassembler une telle quantité d’instruments, d’objets et de documents ?

M.S. – En voyageant et en acquérant chez des collectionneurs comme le comte E. de Briqueville que j’ai très bien connu ; il me recevait dans sa demeure, à Versailles. Il évoquait ses souvenirs. Son érudition sur la vie au château de Versailles était passionnante. Il me vendit plusieurs très belles pièces de sa collection. Je me rendis acquéreur de la presque totalité de la collection Léon Savoye en 1924. Me Lair Dubreuil en dirigeait la vente. J’étais également en rapport avec de nombreux artistes et des musiciens célèbres du monde entier qui venaient visiter ma galerie.

P.H. – C’est grâce à vous, si le clavecin a repris depuis cinquante ans la place qu’il joue maintenant dans la vie musicale.

M.S. – En partie peut-être, il ne faut rien exagérer ! Mais il ne faut pas oublier là, le rôle essentiel de celle que je considère comme la plus grande dame dans l’art de jouer du clavecin : Wanda Landowska. Cette prestigieuse artiste m’a accordé sa sympathie ; très souvent, elle venait chez moi, se plaisant à jouer sur mes clavecins, épinettes et clavicordes. Elle fit beaucoup dans l’école qu’elle fonda à Saint-Leu où elle forma des élèves qui devinrent, eux aussi, célèbres, et qui, à leur tour, firent des adeptes et des artistes renommés, que nous entendons journellement, tant en France qu’à l’étranger.

P.H. – Nos lecteurs, cher Monsieur, sauront apprécier le rôle considérable que vous avez joué dans ce que l’on pourrait appeler « Sauvegarde et Renaissance des instruments anciens»; puissent-ils vous associer souvent, dans leur joie musicale, en écoutant Rameau, Couperin ou Scarlatti, à la gratitude qu’ils vouent aux grands maîtres. Sans vous, Monsieur, et le respect avec lequel vous avez considéré votre métier, bien des instruments feraient fâcheusement défaut aujourd’hui à ceux qui se sont donné pour mission de servir la musique ancienne.

N.B. – M Marcel SALOMON fut appelé à siéger au Comité supérieur des Douanes au titre d’expert. (J. O. Avril 1925)