Select Page

 

Clavicorde lié

anonyme 

Autriche Fin du XVIIIe siècle

ancienne collection du Berceau Royal puis collection Geneviève Thibaut de Chambure

présenté dans le Musée est en état d’être joué et a fait l’objet de plusieurs enregistrements.

Musée instrumental de Paris E.976.5.1

Ce clavicorde autrichien fabriqué en bois de chêne est d’une facture très simple. Il couvre quatre octaves et une tierce. L’instrument repose sur de fins pieds fuselés.

Ce  «clavicorde lié»  est caractérisé par le fait que, contrairement au «clavicorde libre», les touches partagent avec d’autres une même paire de cordes. Par conséquent, les touches qui sont «liées» à une même corde ne peuvent pas être jouées simultanément.

L’intérieur du couvercle laisse voir un décor très élégant représentant cinq amours dansant et portant des rubans, peints en grisaille sur fond bleu.

L’instrument présenté dans le Musée est en état d’être joué et a fait l’objet de plusieurs enregistrements.

 

Description : Chêne. Pieds fuselés. Médaillons sur la ceinture.

Dimensions : Longueur totale 940 mm. Largeur clavier 323 mm.
Étendue : 4 octaves + 2 notes (do-ré).
Notes : Lieu de création incertain.
Historique : Restauré par A. Sidey en 1975. Ancienne collection Geneviève Thibault de Chambure.
Acquisition : Legs – 17/05/1976
Œuvre exposée : Espace XVIIIe – La musique des Lumières

Instrument à cordes frappées, le clavicorde est, avec l’orgue, l’instrument à clavier le plus ancien. Il disparait au profit du piano dès le début du XIXe siècle.

Les premières mentions du clavicorde apparaissent dès le XVe siècle. Au XVIIIe siècle, il est pratiqué dans les pays germaniques, en Scandinavie, en Espagne et au Portugal, mais c’est essentiellement en Allemagne que se développe un répertoire spécifique à l’instrument. La qualification du clavicorde « lié » vient de ce que plusieurs tangentes peuvent mettre en jeu un seul chœur de deux cordes.

La facture de clavicorde s’est particulièrement développée en Allemagne avec les facteurs des familles Hass à Hambourg et Silbermann en Saxe. Carl Philipp Emanuel,comme son père Jean-Sébastien Bach, apprécie l’instrument et lui dédie de nombreuses partitions (notamment Adieu à mon clavier Silbermann, 1781) et écrit un Essai sur la véritable manière de toucher le clavier (1753).

Considéré par le pédagogue allemand Walther comme « la première grammaire de tous les joueurs », le clavicorde est un instrument particulièrement adapté à l’étude du clavier par les jeunes élèves. Sa mécanique est simple et son accord relativement facile, puisque le nombre de cordes est réduit. De plus, bien qu’il existe de grands clavicordes, la plupart sont de taille raisonnable et donc facilement transportables. Ses vertus pédagogiques ne doivent cependant pas éclipser des qualités propres au clavicorde, qui présente une palette d’expressions impossibles à réaliser au clavecin.