Marcel Salomon.– Autant qu’il m’en souvienne, j’avais quinze ans, lorsqu’en 1903, je trouvai par hasard, chez un marchand de musique, un harmonium en acajou, d’époque Empire, qui était en parfait état. Comme je jouais du piano, j’en fis l’acquisition pour cinquante francs (toutes mes économies !).
Par la suite, je découvrais chez des antiquaires un piano forte, puis une viole d’amour, une épinette et une pochette. Les années passaient et j’achetais, quand l’occasion se présentait, tous objets et documents ayant un rapport avec la musique sous tous ses aspects.
La chambre que j’occupais, chez mes parents, devenait pour moi musée et ma joie était vive de voir s’enrichir ma modeste collection. En 1908, je partais faire mon service militaire à Compiègne – dans la musique, bien entendu -durant deux ans.
En 1911, je prenais possession d’un magasin à Saint-Germain-en-Laye, cédé à un de mes oncles par un antiquaire qui se retirait des affaires. Ce magasin (assez vaste) portait l’enseigne : » Au Berceau Royal « .J’ai eu l’idée d’exposer dans l’une de ces pièces de mon magasin, tous mes instruments et d’en faire un salon de musique. Devant le succès obtenu assez rapidement, je vendis toutes mes découvertes musicales – cela m’incita à chercher et à découvrir des instruments de musique anciens, souvent intéressants, à claviers ou à cordes….